19/09/2017 - Anciens étudiants : que deviennent-ils ?
A tout juste 40 ans, Nicolas Defay se lance dans la création d’un nouveau média en Haute-Loire. Pigiste régulier pour La Tribune-Le Progrès, il a suivi la formation en reconversion au métier de journaliste multimédia à l’ESJ PRO (achevée en mars dernier). Depuis, il a l’idée de créer un hebdomadaire d’informations locales à destination des 8-12 ans. Soutenu par les collectivités, il recherche désormais un journaliste prêt à l’accompagner dans cette aventure.
Comment t’est venue cette idée ?
Parmi les formateurs que j’ai eus à l’ESJ PRO, il y en a un qui m’a particulièrement marqué : Jean-Jacques Fresko. Il a travaillé durant de longues années pour le journal Okapi. Lors de sa session, il nous a démontré que la presse jeunesse n’était pas une presse de « bas étage ». Au contraire, elle s’adresse à des personnes avides d’apprendre. S’adresser aux enfants, les informer et leur expliquer, vulgariser le monde dans lequel ils vivent est un véritable pari. Voilà pourquoi je me suis lancé ce défi à l’échelle locale.
Comment a été accueilli ce projet en Haute-Loire ?
Avant de me pencher sur l’élaboration d’un tel hebdo, j’ai d’abord réalisé une étude de marché. Je souhaitais cerner correctement les attentes des parents, des professionnels (écoles, centres de loisir, associations…) et des enfants. Grâce à un questionnaire, construit en ligne avec Google Forms, j’ai réussi à recueillir environ 900 réponses (500 auprès des adultes, 400 auprès de enfants). Pour en obtenir autant, j’ai utilisé tous les moyens possibles de diffusion : réseaux sociaux, email, etc.
En parallèle, j’ai présenté ce projet aux personnes stratégiques dans le département. Désormais, le directeur de l’Inspection académique, Jean William Semerajo, ainsi que le diocèse, approuvent à 100% cette idée. Cela veut dire que toutes les écoles de la Haute-Loire seraient susceptibles de me suivre.
Dans mon étude de marché, une des questions s’adressait aux enseignants. Elle leur demandait si les écoles étaient partantes pour un partenariat. Via cette collaboration, des articles écrits par les élèves pourraient être publiés dans cet hebdomadaire. 98% des professeurs interrogés ont approuvé cette démarche.
Où en es-tu aujourd’hui ?
Actuellement, deux choix se posent à moi. Soit La tribune-Le progrès m’héberge, c’est-à-dire accepte, qu’une fois par semaine, cet hebdo soit un de leurs suppléments. Ainsi, je pourrais bénéficier de leur imprimerie et leur diffusion. Ce qui serait la solution la plus sûre pour moi. Soit, je me lance tout seul et j’élabore ce journal comme bon me semble, en suivant les attentes qui sont ressortis de l’étude de marché.
La Tribune m’a fait comprendre qu’elle était intéressée par mon projet mais que les choix de rédaction ne me seraient pas totalement délégués. A suivre donc.
Tu recherches désormais un journaliste prêt à se lancer avec toi.
En premier lieu, je n’avais pas du tout pensé à travailler en équipe. Mais plus l’idée d’être indépendant mûrit, plus je saisis la charge de travail que cela incombe (contenu du journal mais aussi recherche d’encarts publicitaires, médiatisation, commercialisation, travail avec les intermédiaires à savoir les imprimeurs et les diffuseurs…).
C’est pourquoi je recherche avant tout un journaliste motivé et passionné par ce lectorat-là. Je recherche quelqu’un qui sache vulgariser un sujet difficile (comme la guerre en Syrie par exemple). Il faut également qu’il puisse imaginer une information de façon ludique. Enfin, il faudrait qu’il touche comme moi à la partie commerciale, publicitaire et aux suivis des intermédiaires. Je préférerais un journaliste à l’écriture moyenne mais ultra motivé et enthousiaste par l’initiative, plutôt qu’une plume irréprochable mais travaillant sans conviction.
A moyen terme, quels sont tes objectifs ?
Selon la BGE, structure d’aide à la création d’entreprises, 1 000 exemplaires de cet hebdomadaire peuvent être distribués par semaine par abonnement, après des parents et des écoles du département.
Avec cet hebdo, j’espère informer les enfants de ce qui se passe en Haute-Loire. J’espère aussi faire de ce support un outil participatif entre écoles en poussant les enfants à l’écriture d’articles, à la production de photos, etc.
En plus des informations générales et locales présentes dans le journal, il y aura une page recensant toutes les activités jeunesse de la semaine. Enfin, une page « La parole aux enfants » est prévue. Elle sera utile pour relayer leurs commentaires, leurs questions, leurs envies de traiter tel ou tel sujet.
Financièrement, j’espère bien en vivre. Tout seul, selon l’étude de BGE, je peux espérer un salaire très conséquent. Mais, je peux aussi faire une croix sur ma vie de famille, sur les vacances, les congés maladies et…ma santé mentale. À deux, tout de suite, l’avenir de ce journal pourra sembler nettement plus raisonnable avec un salaire pas si ridicule que cela.