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Hommages à Hervé Denyons

10/03/2017 - L'actu d'ESJ Pro

Avec la disparition d’Hervé, directeur adjoint d’ESJ PRO Montpellier, nous perdons un ami précieux, un artisan exceptionnel du journalisme, un remarquable passeur d’idées.

 

Lequel d’entre nous n’a jamais deviné, derrière cet esprit caustique toujours à la recherche du bon mot ou d’une réplique élégante, l’homme d’empathie et de coeur, attentif à chacun, soucieux de tous.

 

Cette intelligence vive et pertinente ne se permettait jamais de donner des leçons à son entourage alors qu’elle aurait pu parfois y prétendre ; elle indiquait seulement, avec modestie, la voie du juste, du beau et de l’harmonie.

 

Hervé faisait partie de ces hommes qui ont le don de faire grandir celles et ceux qui ont la chance de les côtoyer. Par de petites remarques, simples, quotidiennes, argumentées, souriantes, par l’exemple de ses qualités aussi, il favorisait le progrès de ses protégés, c’est-à-dire de tous car je ne l’ai jamais vu rejeter l’autre ou chercher à l’amoindrir. C’est au contraire celui-là qui était l’objet de ses soins attentifs et passionnés.

 

Ces qualités de coeur et d’esprit, il savait les mettre au service de son métier de journaliste, toujours avec la bonne distance, avec une précision et une richesse de style qui en faisaient un Maître. Car c’est dans cet ordre que les belles choses se construisent : l’art du métier est le prolongement de l’idée et cette idée procède d’une lente construction personnelle.

 

L’Homme aiguisait patiemment son éthique et, avec une malice infinie, se plaisait à malaxer les dogmes , les idées reçues, la bien-pensance et tout ce qui continue de nuire à la liberté de penser ou d’agir.

 

Que celles et ceux qui, étudiants ou collègues, ont eu la chance de recueillir ce leg précieux, venu d’un homme rare, le fasse fructifier et le transmette à leur tour.

 

C’est la moindre des choses que nous devons à ce semeur infatigable.

 

Daniel Deloit
Directeur général ESJ PRO

 


 

Il y a quelques jours, je croisais un universitaire un peu suffisant qui me lança par provocation : « un journaliste cultivé, je n’en ai jamais rencontré ». Je me proposais donc de lui en présenter. En pensant immédiatement à Hervé. L’homme dévorait les livres, essais, romans, avec bien moins de modération que le rhum et le vin. Dans sa maison, il y en avait partout sur les étagères… des livres, pas des bouteilles… quoi que…

 

En fait, il aimait se nourrir, voilà tout. Boire, manger, écouter, lire, penser, échanger… Qu’importe le flacon. Curieux et gourmand, il savourait la vie avec un mélange étrange de gourmandise et de discrétion, cette vie qui ne l’avait pas épargné, et qu’il savait aussi tenir à distance… Il en cachait bien les cicatrices derrière cet humour caustique et ravageur que nous lui connaissions tous. Moqueur avec ceux qu’il aimait, comme pour leur dire, « je m’intéresse à toi, je sais qui tu es, partageons nos rires ». Les sans-humour n’avaient pas leur place dans son monde. Quant aux grincheux, il était devenu avec le temps sans concession, et il disait souvent « j’ai passé l’âge de me laisser emmerder ».

 

Durant vingt ans, j’ai partagé avec lui des bons mots, des rires, des idées, une vision du journalisme, un intérêt pour la marche du monde en général, pour la politique en particulier. Vingt ans… et je réalise aujourd’hui que je sais si peu de lui. Si généreux et si pudique à la fois. Discret mais dont l’absence est vertigineuse.

 

Il y a 6 ans, Hervé était venu frappé à la porte de l’école. Avec derrière lui un drame dont on ne se remet jamais. Il avait besoin, au contact de jeunes confrères, de reprendre pied dans la vie. De partager et de transmettre. Ce fut sa dernière mission, qu’il accomplit à nos côtés avec exigence et bienveillance. Attentif à chacun, il encourageait toujours, sans démagogie, il pointait les facilités et montrait le chemin de l’excellence, avec un sens de la formule qui n’appartenait qu’à lui. A une promo d’étudiants qu’il couvait comme ses enfants, il dit un jour « il faudrait que la vie vous ressemble ».

 

Au regard des témoignages si nombreux, si sincères et si forts qui nous sont parvenus depuis une semaine, il lègue un bien bel héritage. Il y aura, j’en suis sûr, en chacun de ces jeunes journalistes qui ont eu la chance de croiser son chemin une part de lui, une petite voix intérieure douce et moqueuse pour traquer un cliché, une formule toute faite, et nourrir sans cesse le feu de ce métier. Ne la laissez surtout pas s’éteindre, et continuez à rire de la vie, il aurait aimé ça.

 

Benoit Califano
Directeur ESJ PRO Montpellier

 


 

 

Mon cher Hervé,

 

​T​u as donc entamé un nouveau voyage. Je voulais, avant que ton périple ne commence, te dire combien ton passage avec nous avait été remarquable. Toi qui nous a rejoint​s​ sur l’ile de beauté pour ce défi un peu fou de former des journalistes corsophones. Ton calme, ton sourire, ton empathie, ton recul sur les choses ont permis de dépierrer sereinement ce terrain en friche.

 

Tu avais toujours le mot juste, le regard juste sur les situations, mais aussi sur les êtres humains. Tu savais toujours valoriser le travail de tous. Tu savais percevoir, alors que nous restions aveugles…  Je me rappelle de ces moments où je repartais, après avoir discuté avec toi, plein  d’énergie, de confiance en moi et en même temps de sérénité.

 

Alors, merci mon ami !

​T​oi qui donnait tant !

Hervé de Haro
Directeur de France Bleu Alsace
Ancien directeur de France Bleu Corse Frequenza Mora
Vice Président de la COPEAM

 


 

J’apprends avec stupeur la disparition brutale d’Hervé Denyons. C’est un coup très dur pour les siens, pour l’ESJ mais aussi pour l’université. C’est très sévère pour ceux qui l’avons connu, côtoyé, apprécié.

 

Il n’était pas évident de construire une formation associant deux cultures professionnelles a priori éloignées. Votre collaboration, son expertise en matière d’ingénierie de la formation auront constitué de précieuses ressources. Hervé était un homme affable, discret, mesuré, qui parlait à bon escient et savait avoir le mot juste.

 

L’ESJ et l’université, à travers le diplôme, perdent un grand professionnel et un homme de bien. Son rôle était éminent auprès des jeunes femmes et hommes en formation, car le journaliste est à la démocratie ce que l’eau, la terre et le soleil sont à la plante. Sans sa médiation, pas de photosynthèse pour la pensée citoyenne. La liberté individuelle ne peut cheminer sans une conscience instruite, honnête et éclairée.

 

Avec Hervé, nous avons perdu un de ces guides qui, en silence, avec ténacité, dignité, contribuent à maintenir l’esprit des Lumières, dont nous oublions parfois qu’il peut avoir un prix et qu’il ne sera jamais un bien de consommation quelconque.

 

Pascal Ottavi


 

« Le journaliste Hervé Denyons s’en est allé »
Par Pierre Simonpoli / FTVIASTELLA

 


 

 

A tous,

 

Hervé Denyons, qui était le correspondant du Point à Montpellier et dans la région, nous a brutalement quitté.

 

Hervé était un bon journaliste qui avait roulé sa bosse et à qui on ne la faisait pas.

 

Intuitif, homme de coeur, de curiosités et de culture, il avait l’intelligence des situations et savait garder son cap dans les rapports de force.

 

Cet humaniste, épicurien et délicat faisait partie de la famille du Point, à laquelle il était très attaché.

 

Le service Villes du Point


 

Salut Hervé,

 

Nous avions laissé se renforcer nos passions de l’actualité sur les bancs de la promotion 1977 du CUEJ à Strasbourg.

 

Tu avais près de 40 ans plus tard transmis tes valeurs journalistiques à mon fils Bastien dans le cadre de l’ESJ PRO à Montpellier.

 

La dernière fois que nous nous sommes parlés , tu te moquais de mes piètres qualités d’étudiant footballeur à Strasbourg. Où que tu sois , continue à inspirer  les jeunes journalistes que tu as formés et à marquer des buts.
Didier et Bastien ne t’oublieront pas.

 

Didier Vachon, directeur de l’information du réseau France Bleu


 

Hervé,

 

Je ne t’ai pas connu très longtemps. Quelques jours tout au plus, répartis sur quatre années, et plusieurs coups de fil. Mais ce fut largement suffisant pour ressentir ta justesse de vue, ton immense bienveillance, et ton infinie humanité. Je n’évoque même pas ta compétence professionnelle, tant je sais combien tu pouvais nous en apprendre.

 

Tu as été un vrai ami de la Corse. Tu as aidé à la professionnalisation de jeunes insulaires qui ne t’oublieront pas. Tu as compté dans la vie de France Bleu RCFM. Et tu restes pour moi une rencontre d’une richesse telle qu’elle donne foi en l’humain. Je te souhaite d’être entré dans la lumière, en toute sérénité.

 

Michelle Castellani
Rédactrice en chef, France Bleu RCFM

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