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« La tablette a participé à l’émergence du long-format »

14/04/2015 - Un oeil sur les médias

Cyril Petit, rédacteur en chef des éditions Le JDD / LeJdd.fr, animera la formation « A la recherche de vos lecteurs sur l’iPad et les tablettes » les 18 et 19 mai à l’ESJ PRO. Auteur de « La presse sur tablette » (co-écrit avec Vincent Mas), il nous rappelle les atouts de ce support pour les sites d’informations en continu.

 

Pourquoi les médias doivent-ils penser « tablette » aujourd’hui ? 

 

Se tourner vers la tablette est une nécessité pour les médias d’autant plus que les lecteurs sont de moins en moins réfractaires à payer pour avoir de l’information. Aujourd’hui, 1/3 des foyers français en sont équipés. Parmi eux, les propriétaires d’iPad notamment lisent beaucoup de presse en ligne. Ils constituent une cible importante pour les médias. Ces derniers voient d’ailleurs leur diffusion numérique en constante augmentation depuis plusieurs mois. Des quotidiens comme Les Echos ou Le Monde vendent plus de 12% de leurs éditions en version numérique. Et, une bonne partie de ces achats par les lecteurs est réalisée sur tablette.

 

Face à la fermeture de plus en plus de kiosques, les lecteurs perdent l’habitude d’aller acheter leur quotidien. Avec la tablette, ils l’ont directement le matin au petit déjeuner. Dans le cadre du Monde, ce support permet aux personnes qui n’habitent pas à Paris d’avoir leur journal le jour-même dès midi, au lieu de l’attendre dans la boîte aux lettres le lendemain. La tablette permet de réduire le temps entre le bouclage du journal et sa mise à disposition auprès des lecteurs.

 

Qui dit tablette, dit « mise en scène du contenu ». Quelles sont les tendances actuelles ?

 

Autres tendances : le mode de lecture. Sur tablette, 70% des internautes lisent en mode « paysage ». Enfin, la tablette est un support sur lequel on lit le matin et le soir. C’est unmédia de loisir qui participe à l’émergence de nouvelles écritures journalistiques (storytelling, long-format). A son arrivée, la tablette a été mieux vue par les journalistes, contrairement au web. Les journalistes papier ont considéré que ce support était un prolongement de ce qu’ils savaient faire avec une maquette, une mise en forme, etc. D’où l’apparition de ces nouveaux formats.On est sur un marché assez jeune, qui bouge beaucoup. Plusieurs questions se posent aujourd’hui : comment prolonger la diffusion papier en version numérique ? Fait-on payer l’application ? Quelle place pour la publicité ?

 

Mario Garcia (designer et consultant média américain réputé, ndlr) explique que, lors de la conception de contenus sur tablette, les médias doivent s’adresser à la fois aux yeux, au cerveau, et aux doigts. La tablette est un média sensoriel. Il faut donc s’attacher à créer des interactions qui permettent aux lecteurs d’aller en profondeur dans le journal, avec des portfolios et des vidéos par exemple. On va plus loin que le simple PDF du journal papier en ligne.

 

Comment LeJDD.fr se positionne-t-il sur ce terrain ?

 

Au JDD, on a aussi la contrainte de la mise à disposition du journal encore plus compliquée le dimanche. Trouver un journal le dimanche matin, cela tient parfois de la gageure. Evidemment, le papier reste au coeur de notre stratégie mais on a aussi voulu être sur l’iPad pour amener le journal dans le lit du lecteur.

 

Sur l’application iPad, au delà-de la mise en forme du journal complètement repensé, on essaie toutes les semaines de créer des histoires et du contenu spécifique à la tabletteavec une à deux grandes infographies, des portfolios, de la vidéo, etc. Notre objectif : adapter le contenu à ce support qui fait appel à des sens différents.

 

Côté contenu multimédia, on donne la priorité à la tablette. Les infographies, vidéos, etc. sont d’abord diffusées sur l’iPad le dimanche, avant d’être publiées sur le site du jdd.fr au fil de la semaine.

 

Propos recueillis par V. ASSE

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