28/09/2017 - Un oeil sur les médias
Journaliste depuis plus de 20 ans, membre de l’association Profession pigiste, Catherine Sanson-Stern est venue conseiller, cette semaine, nos jeunes étudiants en journalisme à Montpellier. Objectif : leur donner des clés pour optimiser leur recherche d’emploi et se faire une place sur le marché de la pige. Elle a bien voulu partager avec nous ses bonnes idées en la matière.
Quel est le principal conseil que vous donnez aux apprentis journalistes quand ils s’apprêtent à rechercher leurs premières piges ?
Je ne dirai qu’un seul mot : « Réseau ». Savoir identifier correctement son réseau professionnel permet d’identifier plus aisément les pistes d’emploi et les besoins de piges dans les rédaction. On le sait : peu de postes et de piges passent par des annonces formelles. Tout fonctionne principalement par le bouche-à-oreille.
Le réseau permet donc de trouver ces informations à la source. Par ailleurs, il faut que les jeunes journalistes aient bien en tête qu’un réseau s’entretient. Pour l’entretenir, il faut d’abord donner pour recevoir. Il ne faut pas le percevoir uniquement comme une ressource. Il faut d’abord semer pour récolter.
D’après vous, y a-t-il des niches, des secteurs à favoriser, à privilégier quand on se lance dans la pige ?
La presse professionnelle est méconnue des étudiants en journalisme. C’est une presse qui se vend principalement par abonnement. Quand j’ai moi-même étudié à l’ESJ Lille, j’en ai très peu entendu parler. Je l’ai découverte par la suite, au gré de mes rencontres et de mes collaborations.
Ce secteur, très peu connu, a très peu de candidats. Et pourtant, ces titres ont de réels besoins. Pléthores de sujets intéressants peuvent y être couverts.
D’après moi, la presse professionnelle est très intéressante car, quand nous y collaborons en tant que pigistes, nous nous spécialisons dans un domaine, nous y acquérons des compétences, une valeur ajoutée qui nous différencie des autres journalistes.
De plus, en se spécialisant, nous sommes reconnus par nos interlocuteurs qui lisent cette presse. Lors de nos reportages, il y a peu de défiance à notre égard. Contrairement à ce que l’on peut vivre en presse nationale.
Entre les commandes pas toujours bien claires et le paiement des piges parfois en retard, la vie de pigiste n’est pas toujours simple. Quels sont, d’après vous, les droits sur lesquels nos jeunes pigistes ne doivent pas déroger ?
Ils doivent avant tout être payés en salaire (et non en droit d’auteur ou autoentreprise). Ils doivent se faire rembourser leurs frais professionnels. Et enfin, avoir un tarif de pige correct (attention aux piges à moins de 60 euros le feuillet).