04/01/2016 - L'actu d'ESJ Pro
Des journalistes, managers d’équipe, lancés depuis des années dans une réflexion de fond sur l’évolution de leur métier, produisant un mémoire de recherche d’une centaine de pages, et recevant un diplôme universitaire : non , ce n’est pas une fiction. Juste l’aboutissement naturel, pour trois professionnels aguerris, du cycle «Journaliste-cadre dirigeant des médias» mis en place par l’Ecole supérieure de journalisme de Lille, il y a déjà 23 ans.
Naturel, mais pas évident pour autant. Car, non seulement Véronique Décot (Le Progrès), Eric de Grandmaison (Ouest-France) et Guillaume Laurens (La Manche Libre) sont allés jusqu’au bout des douze modules de la formation au management. Mais, ils ont réussi ce qui est le plus difficile pour ces conteurs de l’éphémère que sont les journalistes : prendre le temps de se poser, de structurer leur réflexion, de construire une recherche, de trouver les interlocuteurs idoines, et de produire un document de grande qualité. Un texte pouvant servir à d’autres professionnels concernés par les mêmes questions.
Et quelles questions : « Print : quelles pages locales pour Le Progrès en 2020 ? » ; « Réorganisation crossmédia d’une rédaction de la PQR » ; « Le casse-tête de la monétisation de l’information locale sur la toile ». Des travaux qui relèvent à la fois de l’analyse et de la prospective, menés à partir de situations réelles, en liaison avec leurs directeurs de rédaction respectifs. Et en s’appuyant sur un « plus » unique et irremplaçable : le véritable réseau constitué au fil des années par les anciens « stagiaires-JCDM ».
Ainsi, David Guévart puis Mickaël Tassart et leur « cockpit » au Courrier Picard, ou encore Benoît Deseure et son organisation bimédia à La Voix du Nord ont-ils notamment pu enrichir de leur expertise les travaux de recherche des néo-diplômés.
Tous trois ont donc obtenu la mention « Bien », à l’issue d’une soutenance organisée le 18 décembre à l’IAE (Institut d’administration des entreprises) de l’Université de Lille-1, devant un jury composé d’éminents représentants de l’IAE et d’Esj-Pro et sont désormais titulaires d’un Master 2 en management des médias.
Tous trois regrettent (un peu) leur carte d’étudiant, mais se réjouissent (beaucoup) d’être allés jusqu’au bout de leur démarche, une démarche qui, de leur propre aveu, marque un tournant dans leur carrière. Ceux qui, voici près d’un quart de siècle, ont conçu ce cycle de management des médias, n’en espéraient sans doute pas autant.